Eau sauvage…

Nourrie. Nourrie je suis. Nourrie du chant de l’oiseau qui passe, du brin d’herbe qui danse entre goudron et vent, de cette Nature qui est sans vouloir,  juste de cette force puissante et tranquille de l’Être, un jaillissement sourd et profond, sans fin, sans finalité.

Je suis de cette Nature sans conflit, sans attente, sans destin, sans temps ; du toujours au jamais. la vie me traverse, imprimant ses circonvolutions possibles, creusant ses arabesques pour m’y faire goûter. Elle joue les formes, les couleurs, les joies, les douleurs, les sensations… elle joue toute sa palette et m’offre le tout possible.
Elle nourrit mon écoute-désir, mes formes-désirs.

Je suis ce flux que tu perçois comme un roc, je suis ce flux que tu perçois comme un vide, et le propos qui en émerge est l’accueil infini, la paix profonde.
Je me suis fondue dans ta vie-humanité, je me suis fondue dans tes corps. J’ai joué la séparation pleinement, totalement, forte de cet espace infini de l’amour et du lien universel. J’ai senti dans ces corps toutes tes douleurs, toutes tes peurs, toutes tes angoisses de dissolution, du trop plein au trop vide.
J’ai coupé la Respiration universelle pour cheminer avec toi, humanité, en toi, et la retrouver depuis toi, avec toi, en conscience.
J’ai cherché depuis toi le chemin du retour pour le partager si tu le souhaites. J’ai bien failli me perdre dans les labyrinthes de la Création, m’égarer dans l’ego… mais nourrie, nourrie je suis de la lumière de l’amour, de sa chaleur sans chaleur, de sa musique sans musique, de son soutien sans soutien, de ses couleurs sans couleurs.

Ton chemin de crucifixion se termine, je le sens, je le sais. La naissance est là, celle de ce nouveau monde au-delà /en-deçà de la crucifixion. Je le porte en moi et je perçois les impressions, les traces, les stigmates qui freinent encore son arrivée, mais il vient. Tu ne l’as pas rêvé, il est dans chaque cellule de ton corps, il est dans chaque acte, il est dans chaque parole. il est présence, puissance et accueil ; il est proposition sans condition. Il est.

Beau monde, Belle diversité, peux-tu percevoir cet amour dont tu es ? Veux-tu cette manifestation ? C’est ton choix qui compte, c’est ton choix qui décide… Moi je ne veux rien, je suis là, c’est tout. Je reste respiration jusqu’à l’asphyxie si c’est ce qui est, peut ou doit être… Je ne suis rien d’autre que cette respiration, ce lien profond de toi à toi, du tout au tout, du rien au rien.

Je suis l’enfant que tu désires, et l’enfance source de ce désir
Je suis l’espace que tu es, et l’infini source de cet espace
Je suis ce que tu veux et ce que tu ne veux pas
Je suis ta terre
Je suis ce qui est, l’enfance-femme”


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